Coronavirus : nouvel essai thérapeutique après un essai jugé probant en Chine

Par Sophie Bécherel

Parmi les 184 essais cliniques actuellement en cours dans le monde autour du coronavirus, l’un des derniers lancés est celui de Sanofi. Le laboratoire mène actuellement deux expériences : l’une aux États-Unis, l’autre en Europe avec sa molécule destinée à soigner la polyarthrite rhumatoïde: le Sarilumab.

Le Laboratoire Sanofi a annoncé ce matin qu’il lançait en Europe un essai expérimental avec 300 patients atteints d’une forme grave du Covid-19. Les malades ont commencé d’être recrutés en Italie, Espagne, France, Russie et Canada, quelques semaines après le lancement d’un essai similaire aux États-Unis avec 400 participants. La molécule testée est le Sarilumab, commercialisée depuis 2017 sous le nom de Kevzara.

Habituellement donnée contre la polyarthrite rhumatoïde, ce médicament inhibe l’interleukine L6, une cytokine qui joue un rôle dans la réponse immunitaire inflammatoire de l’organisme. Dans le cas du coronavirus, les chercheurs se sont rendus compte que chez les cas graves, le virus provoque un relargage massif et brutal de cytokines, ces protéines de l’inflammation. « Le Sarilumab agit en bloquant  l’action de l’interleukine 6  » précise Florence Levy-Weil, responsable médicale rhumatologie au laboratoire Sanofi Genzyme.

Un essai clinique prometteur en Chine

La molécule dont un équivalent a montré sur 19 patients chinois des résultats prometteurs, ne sera donnée qu’à des personnes en état grave. « Ces patients ont une atteinte pulmonaire, une pneumopathie identifiée au scanner » ajoute Florence Levy-Weil. Ils peuvent à tout moment basculer vers une phase critique, le syndrome de stress respiratoire aigu. « Ce seront des patients sur le point de basculer vers la réanimation ou déjà en réanimation » selon la responsable médicale rhumatologie. 

Le traitement donné par intraveineuse, en milieu hospitalier seulement, peut agir rapidement. Cela signifie qu’à un stade intermédiaire, le laboratoire Sanofi pense avoir une idée de l’efficacité ou pas du traitement, sous trois semaines environ.

C’est désormais une course contre la montre qui a démarré. Le 19 mars, le laboratoire ROCHE annonçait le démarrage d’un essai clinique sur 300 patients avec une molécule similaire.

 

FranceInter

avril 1, 2020

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