Assistants médicaux et CPTS : MG France prêt à signer… à reculons !

Réunis en assemblée générale dimanche 2 juin, les cadres de MG France ont donné à « une large majorité » mandat à leur président pour signer les deux textes conventionnels soumis à leur approbation. Ces accords fixent d’une part les conditions de recrutement des futurs assistants médicaux (avenant 7) et, d’autre part, les modalités de déploiement et de financement des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS, à la faveur d’un accord conventionnel interprofessionnel ou ACI).

Selon le Dr Jacques Battistoni, président de MG France, joint ce lundi par « le Quotidien », ce vote « largement majoritaire ne reflète pas l’état d’esprit des adhérents qui étaient dubitatifs et réticents ». « Certains exprimaient même leur mécontentement par rapport aux textes… », confie-t-il.

Pénible et complexe

Les récriminations des adhérents sont nombreuses, surtout au sujet des assistants médicaux, réforme pourtant défendue et réclamée par le syndicat de généralistes. « C’est votre syndicat, MG France, qui est venu me présenter cette proposition en septembre dernier, quelques jours avant le discours du président de la République », a habilement rappelé Agnès Buzyn, lors de sa venue à La Grande-Motte au 8e congrès de MG France.

Mais visiblement, la traduction « administrative » de ce projet pourtant « ambitieux », fruit d’une âpre négociation avec l’Assurance-maladie, est aux yeux de MG France « pénible et complexe ». Pour le syndicat de généralistes, « les contreparties en termes d’objectifs de patientèle seront sans aucun doute un frein à la mise en place rapide et large de ces assistants ». En l’état, le coût de ces auxiliaires n’est « pas supportable compte tenu du niveau de leur rémunération ». Alors, pourquoi cette approbation politique ? « Nous ne voulons pas empêcher l’adhésion des médecins traitants qui le souhaitent », argumente le chef de file de MG France. 

Moyens insuffisants pour révolutionner

Quant à l’accord « CPTS » sur l’exercice coordonné, les cadres de MG France estiment que « les moyens mis sur la table sont insuffisants pour révolutionner les prises en charge dans les territoires concernés ». « Si les montants disponibles permettent d’amorcer des organisations territoriales, une évolution considérable de ces montants sera indispensable, à la hauteur des missions dévolues aux futures CPTS », indique le syndicat. Mandat est donné au président de valider ce texte à la condition que les autres structures syndicales professionnelles s’engagent également. 

Pour l’heure, MG France appelle donc les autres syndicats représentatifs à signer aussi ces deux textes avec l’idée de « les améliorer dans deux ans ». 

Pour que l’avenant 7 sur les assistants s’applique à l’ensemble de la profession, la signature par une ou plusieurs organisations représentatives ayant réuni au moins 30 % des suffrages exprimés au niveau national aux élections professionnelles (2015) est nécessaire. Lors des élections, MG France avait obtenu un score de 17,19 % (tous collèges confondus) derrière la CSMF 25,40 %, la FMF 22,69 % et le SML 19,82 %. Pour atteindre les 30 %, la signature d’un de ces trois syndicats suffirait.

Le Quotidien du Médecin

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juin 3, 2019

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