Traitement curatif, prophylaxie, vaccination : de nombreux essais cliniques en cours pour lutter contre l’infection Covid-19

Par Charlène CATALIFAUD

De nombreux essais cliniques sont en cours à travers le monde pour évaluer l’innocuité et l’efficacité de diverses pistes thérapeutiques. « À ce stade, sur la base des données préliminaires présentées à l’Agence, aucun médicament n’a encore démontré son efficacité dans le traitement de Covid-19 », précise néanmoins l’Agence européenne du médicament (EMA) dans un point d’information.

L’EMA rappelle que « ces grands essais cliniques sont nécessaires pour générer les données solides qui vont permettre de donner des conseils appropriés aux professionnels de la santé et aux patients ». Parmi les essais en cours, l’Agence cite notamment le remdesivir, l’association lopinavir/ritonavir, les interférons systémiques et en particulier l’interféron bêta, les anticorps monoclonaux, ainsi que la chloroquine et l’hydroxychloroquine.

Lancement d’un essai national sur l’hydroxychloroquine

À l’échelle européenne, l’essai Discovery, coordonné par l’INSERM et qui prévoit d’inclure 3 200 patients, va évaluer la plupart de ces approches avec cinq bras de traitement : soins standards seuls, soins standards + remdesivir, soins standards + lopinavir/ritonavir, soins standards + lopinavir/ritonavir + interféron bêta et soins standards + hydroxychloroquine. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a également lancé l’essai Solidarity qui vise à recruter 700 participants afin de comparer hydroxychloroquine, remdesivir et soins standards. Parmi les anticorps monoclonaux étudiés, citons deux médicaments indiqués dans la polyarthrite rhumatoïde, le tocilizumab et le sarilumab.

En France, l’hydroxychloroquine cristallise l’attention après des premiers résultats préliminaires et polémiques publiés par le Pr Didier Raoult. Ce 1er avril marque le lancement de l’étude nationale Hycovid. Cet essai randomisé multicentrique versus placebo doit permettre d’évaluer l’hydroxychloroquine chez des patients ayant une forme non grave de Covid-19, mais à risque d’évolution défavorable.

Deux vaccins en phase I

La Caisse autonome de retraite des médecins de France (CARMF) a par ailleurs proposé le 25 mars dernier de réaliser un essai clinique évaluant l’hydroxychloroquine sur des médecins libéraux volontaires atteints du Covid-19. En date du 1er avril, la CARMF reste toutefois toujours en attente d’une éventuelle autorisation.

La piste de l’hydroxychloroquine en prévention est également étudiée. L’étude française Covidaxis, menée par le CHU de Saint-Étienne, cherche à démontrer si l’utilisation de l’hydroxychloroquine mais aussi de l’association lopinavir/ritonavir en chimioprophylaxie pourrait réduire l’incidence des infections à SARS-CoV-2 chez les soignants exposés.

De l’autre côté de l’Atlantique, une équipe new-yorkaise évalue aussi l’intérêt potentiel de l’hydroxychloroquine en prophylaxie post-exposition.

En termes de vaccination, deux candidats sont déjà testés sur des volontaires sains dans le cadre d’essais de phase I. L’un développé par des Chinois, le second par des Américains. Toutefois, l’EMA estime « qu’il pourrait s’écouler au moins un an avant qu’un vaccin contre le Covid-19 ne soit prêt pour approbation et disponible en quantités suffisantes pour permettre une utilisation généralisée ».

 

Le quotidien du Médecin

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avril 2, 2020

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