Assistants médicaux : le dispositif se dévoile davantage

Par Frédéric Haroche

Les négociations sur le déploiement des assistants médicaux se poursuivent : une nouvelle journée de discussions a eu lieu, hier, entre la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) et les syndicats de médecins libéraux. 

Comment être éligible ?

Pour bénéficier de l’aide à l’embauche d’un assistant médical, le médecin devra exercer en secteur 1 ou avoir adhéré à l’OPTAM, dans un cabinet de groupe (au moins trois médecins, sauf si le médecin est en zone sous-dense) et coordonné (avec un délai de deux ans pour s’y engager). Si une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) existe sur son territoire, il devra s’y inscrire. Une obligation inacceptable pour le Dr Jean-Paul Hamon, qui fustige en outre l’idée avancée mais non encore retenue d’introduire des indicateurs de qualité fondés sur des questionnaires de satisfaction de patients, un « délire total » tranche-t-il.

Notons que la CNAM a fini par plier sur l’un des points d’achoppement les plus importants, puisqu’elle propose, désormais, de rendre accessibles ces aides aux médecins « isolés », à la condition qu’ils exercent en zone sous-dense.

Une rémunération « dégressive » mais « pérenne »

La CNAM a (enfin) formulé des propositions chiffrées de financement. Les praticiens qui en bénéficieront recevront pour un assistant, via le Forfait Structure, 36 000 euros la première année (pour un équivalent temps plein), 27 000 la seconde puis 21 000 à partir de la troisième année (en cas de respect des objectifs). Ces sommes seront à  partager entre les trois médecins pour lesquels travaillera l’assistant médical engagé.

« Le montant des financements est correct, Mais ce qui me gêne c’est la dégressivité. Au bout de trois ans on passe de 36 000 à 21 000 euros. Cela sous-tend une augmentation de la productivité » pressent le Dr Jean-Paul Hamon de la FMF (Fédération des médecins de France).

De son côté, le Dr Jacques Battistoni, président de MG France, propose de relever l’aide pérenne à 24 000 euros et que la caisse finance un poste pour deux médecins, et non trois au total.

Quelles contreparties ?

Concernant les contreparties, la caisse souhaite que soient augmentées d’une part la « patientèle médecin traitant » et d’autre part la file active de patients, mais toute référence à un nombre de malades par heure a été supprimée. 

En pratique trois tailles de patientèle ont été définies. Les médecins prenant en charge entre 740 et 1 165 patients devront augmenter leur nombre de patients de 15 %, ceux comptant entre 1 165 et 1 693 patients de 7,5 %, enfin, les médecins pourvus d’une patientèle de plus de 1 695 personnes devront maintenir leur activité. Les médecins qui suivent moins de 740 patients ne pourront pas, eux, bénéficier du dispositif. Notons que le financement ne sera pas dégressif pour les praticiens ayant un objectif de maintien de patientèle.

Pour le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF

« ces contreparties sont trop hautes et ne sont pas raisonnables. Pour un médecin qui a 1 690 patients, cela représente plus de 120 patients supplémentaires par an, ce n’est pas raisonnable, à moins de faire des « tranches » plus fines ».

A l’image du patron de MG France, Jacques Battistoni, les syndicats ont tous salué un « pas » de la CNAM mais encore « insuffisant ».

JIM

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mars 10, 2019

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